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Ranimer la petite flamme créative

Un jour d’août 2021

Cela faisait longtemps que je n’avais pas pris le temps de dessiner, de laisser couler cette partie de mon cerveau sur le papier. Ces derniers temps, j’étais un peu déprimé, sans savoir exactement pourquoi. J’avais l’impression de perdre toute ma créativité, d’avoir perdu toute patience et donc de ne plus être capable de matérialiser mes idées. J’avais oublié, comme souvent, que ce temps, il suffit de le prendre. Mais il y a des périodes comme ça, où l’on stagne car l’envie manque. Etant un grand paresseux par nature, je me laisse souvent ensevelir par ma fainéantise. Je suis comme ça, je ne me fais pas un procès, c’est juste que… c’est embêtant. 🙂

Alors pour en sortir, il n’y a pas de recette miracle, mais je remarque que de sortir, d’aller voir des expos, de se replonger dans ses bonnes vieilles sources d’inspirations (livres, jeux vidéos, films, musique ou autres) contribue à réanimer la flamme. Dernièrement, j’ai assisté à un concours de musique concrète: environ une heure passée à écouter les assemblages sonores de différents artistes – des atmosphères souvent oppressantes – qu’il a fallu noter. Bien qu’à mon avis, il n’y a rien de plus absurde que de noter / juger des créations artistiques, on s’est quand même pris au jeu. Chaque morceau est un monde en soi, un univers. Que faut-il juger ? La technique ? Doit-on s’agiter le bulbe à estimer qui a fait un micron mieux sur le plan technique alors que tous font preuve d’une excellent maîtrise ? Doit-on choisir quelle atmosphère a été pour nous la plus intense, la plus agréable, la plus « ajoutez le mot que vous souhaitez » ? Ce qui compte, c’est l’expérience, non ? Bref, je ne comprendrai jamais cette manie de vouloir tout mettre en compétition. Sans doute, c’est l’aspect ludique qui compte. Il est vrai qu’il est amusant d’attribuer une note et puis, ça fait participer le public. Loin de moi donc, l’idée de renier un tel concours puisqu’il donne visibilité aux artistes et à cette discipline. Je m’interroge juste sur le besoin humain de compétition. Je pense que c’est vraiment juste un jeu. Ces adultes, de vrais gamins!

Mais si j’écris à propos de ça, c’est pour revenir à « la flamme » de créativité. J’ai adoré écouter chaque pièce de ce concours, mais ce qui m’a ranimé, plus même que les oeuvres en elles-mêmes, c’est l’énergie de la galeriste, son envie de partager, de diffuser l’art comme une mission de vie. La puissance de cette transmission s’est infiltrée comme une piqûre de rappel.  Chaque fois que je m’éloigne de la création artistique, j’ai l’impression de ne plus exister, de dépérir. Les contraintes qui astreignent ma vie – le fameux « il faut bien gagner sa vie » qui éclipse le fait que nous sommes pourtant déjà  bien vivants – me dérivent constamment de ma passion. 

Donc je me suis remis à dessiner et de la façon la plus libre et satisfaisante pour moi: sans croquis au préalable, ni traits de constructions, avec illogismes et imperfections fièrement assumées. Il s’agit juste de laisser glisser le stylo en restant connecté à cette partie de mon cerveau, là où j’aime me perdre, dans le monde des songes. Et en dessinant, de retrouver cet état d’esprit – il y a un nom pour ça, le « flow » – qui permet de se retrouver soi-même. Je me suis mis à penser au temps. Tout doit aller toujours plus vite car le temps, c’est de l’argent. Quel ennui cette vision des choses. Qu’il est agréable de le prendre ce fichu temps pour fignoler des détails et se perdre dans ses pensées. 

Et vous, avez-vous une « technique magique » pour renouer avec votre créativité ?

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